HUGO BARRETTE: LE LION PRÊT À RUGIR – Cycling Canada Cyclisme

HUGO BARRETTE: LE LION PRÊT À RUGIR

(Ottawa, ON – le 02 décembre 2015)  Hugo Barrette, spécialiste du cyclisme sur piste canadien, reviendra à la compétition cette semaine.

Ce retour sort d’un livre de magie, un miracle en quelque sorte. Le jeune homme de 24 ans, qui a fait sa grande sortie internationale lors des Jeux panaméricains en juillet à Toronto avec trois médailles, dont deux d’or, a subi le 27 octobre de nombreuses graves blessures subites à la suite d’une chute en entraînement en préparation pour la Coupe du monde de Cali, en Colombie.

« J’en étais à mon deuxième effort de la journée sur la piste et décidé d’ouvrir la machine, de faire mon premier effort à 100%. J’ai pris la courbe, très serrée à Cali, beaucoup plus vite que ce que je pensais faire et, en sortant, j’ai perdu le contrôle avec l’effet de slingshot. J’ai donc essayé de monter vers le haut de la piste pour me ralentir, mais j’allais beaucoup trop vite, » raconte Barrette, en ce qui a trait à sa chute.

Résultats de la chute, percutant le mur de sécurité à 70 km/h: deux vertèbres lombaires cassées, nez cassé, lèvre ouverte, commotion cérébrale, luxation du cou et impact sévère partout dans son corps.

Explique Barrette : « Après deux semaines complètes, couché à l’hôpital à Cali, j’ai recommencé l’entraînement à très faible niveau en restant vigilant. Mais je me suis très vite rendu compte que je récupérais rapidement de l’accident, alors une semaine plus tard, j’étais déjà de retour sur la piste. »

Depuis, Barrette a entrepris un régime d’entraînement modifié, ce qui lui permettra de revenir en Coupe  du monde afin de se qualifier pour les Jeux olympiques, qui eux, arrive à grands pas.

Ce retour à l’entraînement, quoi qu’à faible intensité, est le point de départ de la deuxième vie de Barrette, lui a frôlé la mort en octobre. Aux côtés de son entraîneur, le médaillé olympique Erin Hartwell, Barrette prendra le temps nécessaire qu’il lui faudra pour revenir à son plein potentiel. Et ce potentiel pourrait bien le mener, un jour, lui aussi vers une médaille olympique.

« En ce qui a trait au programme d’entraînement, j’y vais au jour le jour. Certains jours, je me sens de retour presque à plein potentiel, et d’autres jours, ça ne va pas. C’est dans ces moments que je profite de l’expérience que j’ai acquise au cours des dernières années pour décider de ce que je dois faire. »

Au début de son retour à l’entraînement, Barrette y déployait des efforts à 80-90%, donc difficile de déterminé où il en est en termes de la forme physique. Cette semaine, au 200m, il est venu très près des temps affichés avant la chute.

Barrette a pris son envol sur la scène internationale lors des Championnats du monde de 1999 alors qu’il n’avait que 19 ans. Hockeyeur aux îles de la Madeleine jusqu’à l’âge de 16 ans, il monte ne selle afin de s’entraîner pour sa carrière sur glace. Et dès sa première séance sur deux roues, c’est la piqure du cyclisme qui le passionne, et ce même dans un environnement où de vents féroces sont la norme au quotidien.

Depuis, il a travaillé à Los Angeles, au Centre Mondial du Cyclisme à Aigle, en Suisse, et dès son ouverture en janvier 2015, au Centre National de Cyclisme Mattamy à Milton, en Ontario.

En 2014, il affichera son meilleur résultat international, terminant huitième au Keirin lors de la Coupe du monde de Guadalajara. Ce résultat, parmi tant d’autres, le propulse au douzième rang du monde dans la discipline où il se situe en ce moment, ce qui le met dans une bonne position pour une sélection olympique.

Et ces Jeux olympiques de Rio 2016, il y est très déterminé d’y arriver.

« C’est un peu un casse-tête présentement [pour la qualification olympique], parce que je pourrais facilement retourner à la même forme où j’étais avant la chute avec deux mois de libre. Mais nous sommes au milieu de la saison, donc je me dois de courir tout en m’entraînant — ce qui je trouve est un challenge intéressant.  Je me dois d’y aller une course seulement à la fois. »

« Je demeure positif avec la situation. Je sens que mon corps est prêt à retourner à l’action. En étant réaliste, je ne pense pas être au sommet de mes performances d’ici la troisième Coupe du monde, mais je ne pense pas que ma blessure entraînera des effets négatifs en vue des JO. Au contraire ça me motive à me pousser au-delà où j’en étais, ce qui m’aidera j’en suis sûr dans un futur proche. »

La deuxième de trois Coupes du monde de la saison est prévue pour le 5 décembre en Nouvelle-Zélande.

Et le Lion sera prêt à rugir.