PROGRESSER COMME ENTRAÎNEUR JUSQU’AU STATUT DE LICORNE
Par Brendon Cameron, double olympien et entraîneur en chef de piste de Cyclisme Canada.
Alors que la poussière retombe après les Jeux olympiques, je termine mon séjour à Cyclisme Canada en tant qu’entraîneur en chef du programme de piste. En tant qu’entraîneur et olympien, ma participation aux Jeux olympiques de Tokyo a été très spéciale. J’ai eu l’occasion de travailler avec une excellente équipe d’entraîneurs au cours des trois dernières années, ce qui a permis d’obtenir des résultats incroyables dans tous les domaines, que ce soit en nommant la plus grande équipe de piste de l’histoire du Canada, en voyant Lauriane Genest remporter la première médaille du cyclisme au Keirin féminin ou en voyant Kelsey Mitchell non seulement remporter la 24e médaille du Canada, mais aussi devenir championne olympique lors de la dernière soirée des Jeux.
En réfléchissant à ces trois dernières années, je me rends compte que je n’ai pas seulement grandi dans le rôle d’entraîneur en chef, mais aussi en tant qu’entraîneur. Comme tout entraîneur, nous commençons tous quelque part, que ce soit au niveau du club ou en créant notre propre programme d’entraînement. Certaines personnes deviennent même des entraîneurs par hasard, lorsqu’on leur demande d’aider à diriger certaines séances d’entraînement ou de donner des conseils à des enfants du quartier. Quelle que soit la manière dont vous êtes arrivés à ce niveau, vous apportez tous un ensemble totalement différent de compétences, de qualifications et d’expériences. Chaque entraîneur aura des points forts différents, qu’il s’agisse de communication, de connaissances sportives spécifiques, d’être un motivateur qui a un haut niveau de compréhension; tandis que d’autres entraîneurs peuvent être des rock stars de la physiologie et des données, et peuvent élaborer le programme d’entraînement en ligne ultime qui capture toutes vos mesures sur une base quotidienne.
Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup (voire aucun) entraîneur qui possède toutes ces qualités – à savoir le statut de licorne. Cependant, je pense qu’il est important pour chaque entraîneur de comprendre quels sont ses points forts et quelles sont ses lacunes en matière d’entraînement, afin de s’améliorer en tant qu’entraîneur et de continuer à se développer au fil du temps. Personne n’a jamais atteint le statut de légende qui n’a plus besoin de continuer à apprendre; ceci est particulièrement important pour les athlètes qui sont sous votre responsabilité. Dans un groupe d’athlètes, il y aura un large éventail de personnalités, d’apprenants, d’athlètes qui n’auront pas besoin de beaucoup d’instructions, tandis que d’autres auront 16 questions avant chaque séance d’entraînement par intervalles. Tout comme un enseignant dans une salle de classe avec ses élèves, les entraîneurs doivent être capables de se connecter et de communiquer du mieux qu’ils peuvent pour établir un lien avec ce large éventail de personnes. Avant tout, la question est de savoir comment gérer l’athlète qui a besoin d’attention dans votre domaine de faiblesse.
Un moyen facile de recevoir cette rétroaction est de demander à vos athlètes comment ils ont trouvé votre entraînement au cours de la saison, et dans quels domaines vous pourriez vous améliorer. Il faut faire preuve d’un peu d’humilité, car vous pensez peut-être que vous êtes censé détenir la clé de toutes les connaissances, et cela peut révéler une faiblesse ou une lacune que vous ne souhaitiez pas que les athlètes voient en vous. En même temps, cela montre que vous avez le désir de vous améliorer, ce qui est bénéfique pour tous.
Un autre moyen est lde se connaître soi-même. Personnellement, j’avais une idée de mes lacunes, mais je n’en ai jamais vraiment tenu compte, ou alors j’ai essayé de les cacher et de me concentrer sur mes points forts. Je n’ai jamais travaillé ou amélioré ces faiblesses jusqu’à ce que je m’inscrive à un cours de formation des entraîneurs qui proposait des ateliers tous les 2-3 mois pendant un an. Au sein de ce groupe, nous avions neuf entraîneurs issus d’un large éventail de sports, dont la voile, l’athlétisme, le cricket, la danse, le football, etc. Ce n’est que lorsque nous avons été bien avancés dans l’année que nous avons commencé à partager nos expériences, nos problèmes, nos philosophies et nos apprentissages et que nous avons été exposés à une forme plus large d’entraînement.
Le véritable avantage pour moi de participer à ces cours a été de trouver la motivation, l’inspiration et le «pourquoi» de ma façon d’entraîner. Cette expérience m’a vraiment aidé à sortir de l’ornière et à remédier à mes faiblesses en tant qu’entraîneur, tout en travaillant sur mes points forts et en étant vulnérable en reconnaissant les domaines que je pouvais améliorer. J’ai réalisé que l’apprentissage en tant qu’entraîneur a une portée plus large et qu’il y a toujours une possibilité de performer.
Cela dit, je vous encourage à vous inscrire à des webinaires, des cours d’entraîneurs ou des ateliers de fin de semaine (non spécifiques au cyclisme) et à vous mettre en réseau avec des leaders d’autres secteurs. Consacrez du temps à la lecture d’articles pour vous aider à construire votre propre philosophie de l’entraînement et entrez en contact avec un autre entraîneur pour partager des idées, des problèmes à résoudre et toutes les ressources qui peuvent aider les deux parties.
Pour célébrer la Semaine nationale des entraîneurs, l’Association canadienne des entraîneurs offre aux entraîneurs de tout le Canada la possibilité de diversifier leurs connaissances en matière d’entraînement grâce à une formation gratuite ou à prix réduit du PNCE. Pour en savoir plus, connectez-vous au Casier pour accéder à des modules d’apprentissage en ligne spécifiques du 18 au 26 septembre 2021.