PIERRE LAFONTAINE – UNE ENTREVUE AVEC LE PDG DE CYCLISME CANADA – Cycling Canada Cyclisme

PIERRE LAFONTAINE – UNE ENTREVUE AVEC LE PDG DE CYCLISME CANADA

Le 1er janvier dernier, Pierre Lafontaine a succédé à Greg Mathieu en devenant le nouveau PDG de Cyclisme Canada. Pendant ses huit ans au sein de l’organisation, Mathieu a permis au programme de haute performance de grossir considérablement, particulièrement au niveau de la piste qui est maintenant centralisé au vélodrome de Milton, ainsi que le vélo de montagne qui a un centre à Victoria. Le Canada a d’ailleurs remporté deux médailles aux Jeux olympiques en 2016 et 9 médailles aux Paralympiques sous sa direction.

Lafontaine fait le saut dans le monde du vélo après avoir travaillé en ski de fond et en natation. «J’ai débuté dans le monde de la natation dans les années 70 en enseignant dans un club de natation à Pointe Claire pendant l’université. J’étais également impliqué dans un programme pour les personnes handicapées au club, où nous offrions des cours aux personnes atteintes de trisomie et d’autisme.»

Suite à cette expérience, Lafontaine a continué à gravir les échelons en acceptant un poste d’entraîneur adjoint à l’Université de Calgary. Pendant ses 4 années en poste, ils sont devenus le meilleur club au Canada, ce qui lui a permis de travailler avec des entraîneurs olympiques et de gérer les projets de l’équipe nationale. En 1988, Lafontaine est déménagé à Phoenix, en Arizona, pour se joindre au Club de natation de Phoenix.

«En 2000, nous étions rendus à 12 jeunes sur l’équipe olympique et 8 médailles aux Olympiques (3 or, 3 argent, 2 bronze). C’est alors que je me suis fait approcher par la Fédération de natation australienne pour devenir entraîneur adjoint. En 2001, l’entraîneur-chef est parti et j’ai hérité de son poste.»

Lafontaine est resté en Australie jusqu’en 2005 lorsqu’il a été recruté par Natation Canada pour devenir le PDG et entraîneur-chef avec comme rôle principal de réorganiser le programme qui n’avait pas remporté de médailles aux Jeux de 2004. Pendant ses années en poste, le Canada a gagné une médaille aux Olympiques de 2008, trois en 2012 ainsi que six à Rio l’année dernière. En cumulant les trois Jeux Paralympiques, cette discipline a remporté un impressionnant lot de 47 médailles.

«Quand je suis arrivé en 2005, j’ai reconfiguré le plan pour les dix années à venir. Toutefois, après les Jeux de 2012, je sentais que j’étais prêt à tourner la page sur la natation après 40 ans de carrière dans ce sport. J’ai travaillé pendant un moment à développer le système de sport universitaire, puis je me suis fait offrir le poste de PDG de Ski de Fond Canada.»

Toutefois, Lafontaine a trouvé que le fait d’être basé à Canmore, en Alberta, alors que sa famille se trouvait à Ottawa était difficile, donc il était très heureux de se voir offrir un poste chez Cyclisme Canada.

«Je sens que le cyclisme au Canada est un sport qui grandit sans cesse, et c’est un sport inclusif. En plus, les bureaux chefs sont situés à Ottawa, donc j’ai l’impression que les étoiles se sont alignés pour que je revienne ici travailler au sein de Cyclisme Canada.»

«J’ai deux rôles ici. Le premier est de supporter nos programmes haute performance et de déterminer ce que nous devons faire pour devenir les meilleurs au monde. Mon autre rôle est de m’assurer que plus de personnes utilisent des vélos pour que puissions véritablement représenter le cyclisme au Canada.»

Selon lui «il y a quatre sports au Canada qui devraient être les sports de base. Le premier est la natation, car le fait de savoir nager augmente les possibilités. Le vélo en est un autre, car cela permet aux enfants d’avoir leur propre indépendance et de pouvoir se rendre à plusieurs endroits par eux-mêmes. Du côté des sports d’été, ce sont les deux plus importants, puis le patin et le ski pour l’hiver.»

«Je suis content de pouvoir aider avec les programmes nationaux. Je viens d’un milieu de haute performance, mais mon but ultime est de m’assurer que les canadiens bougent et qu’ils soient fiers de ce qu’on accomplit en cyclisme. Oui, nous sommes dans le domaine du vélo, mais on est aussi axé sur les gens et on veut bâtir des leaders et des ambassadeurs du Canada.»

Outre le volet haute performance, Lafontaine croit que Cyclisme Canada doit miser sur le développement d’un autre volet très important. «Comment est-ce qu’on peut augmenter le nombre de jeunes qui font du vélo? Qu-est-ce qu’on peut faire du côté de la sécurité routière? Je pense qu’on a un rôle à jouer dans ce secteur.»

En termes de haute performance, Lafontaine est bien conscient que la piste compte pour 10 des 18 compétitions olympiques en cyclisme. Toutefois, il croit que «le cyclisme sur route est partout dans le monde. Je ne parle pas seulement de courses comme le Tour de France et les GPCQM, mais également de cyclosportives et de balades organisées. Nous voulons miser sur le côté accessible du vélo de route dans les années à venir.»

Bien évidemment, ce n’est pas quelque chose que l’organisation peut accomplir seule. «Notre rôle est de réunir toutes les associations provinciales, les clubs et les cyclistes. Je sens que mon rôle dans les prochaines années sera d’inclure ces personnes pour accroître notre performance. Je ne veux pas réinventer la roue, je veux seulement qu’on redevienne comme une famille.»

«On met présentement en œuvre notre plan stratégique 2020, et comme je l’ai mentionné aux employés, les athlètes de 2024 et 2028 sont déjà sur des vélos, donc on doit déjà commencer à les préparer.»