Innsbruck, Autriche (le 30 septembre 2018) – Mike Woods est devenu dimanche le premier Canadien en 34 ans à remporter une médaille à la course sur route élite des Championnats du Monde Route, à Innsbruck, en Autriche, lorsqu’il s’est emparé de la médaille de bronze à l’issue d’un sprint à quatre. Steve Bauer est le seul autre Canadien à avoir remporté une médaille – également de bronze – en 1984, à Barcelone. L’Espagnol Alejandro Valverde a remporté le titre mondial, tandis que le Français Romain Bardet gagnait la médaille d’argent.

Le Canada vient sans doute de disputer les meilleurs Championnats du Monde de cyclisme sur route de son histoire, nos représentants ayant glané au total deux médailles de bronze, une quatrième place, deux cinquièmes places, une sixième place et une huitième place. De plus, des coureurs canadiens faisaient partie des équipes qui ont remporté une médaille d’argent et une médaille de bronze au contre-la-montre par équipes. Au classement des nations, le Canada a pris une excellente quatrième place, derrière les Pays-Bas, l’Italie et la Belgique, mais devant des puissances mondiales du cyclisme comme l’Australie, la France, le Danemark et l’Espagne.

«La performance de Mike a été absolument époustouflante» a commenté Louis Barbeau, gérant de l’équipe aux Championnats du Monde, qui ajoute : «Elle conclut des Championnats tout aussi époustouflants de la part du Canada qui y a remporté beaucoup de succès. Tout a commencé sur une très bonne note, par le contre-la-montre junior féminin [Simone Boilard cinquième], suivi du contre-la-montre féminin élite [Leah Kirchmann quatrième et Karol-Ann Canuel huitième], puis de la course sur route junior féminine [médaille de bronze pour Boilard] Et Mike a couronné le tout par une magnifique médaille de bronze, la première en course sur route masculine élite depuis 1984.»

La course masculine de 258 kilomètres comportait le plus gros montant d’ascensions de récente date, le parcours se terminant par une montée de trois kilomètres qui atteignait un pourcentage maximal de 28% avant de basculer vers l’arrivée au centre d’Innsbruck. Le Canadien Rob Britton faisait partie d’une échappée précoce de onze coureurs qui a pris une avance allant jusqu’à vingt minutes avant que le reste du peloton ne commence à réagir. Britton a été échappé pendant près de 200 kilomètres avant d’être finalement rejoint, et il s’est éventuellement classé 76^e de la course.

«Il était important pour nous de faire partie de l’échappée, et c’était mon plan depuis le début» a analysé Britton, qui poursuit : «J’ai essayé de conserver le plus d’énergie que je pouvais, pour pouvoir être là jusqu’à la fin, pour aider Mike. Nous sommes un petit pays de cyclisme, mais nous avons utilisé nos coureurs au mieux de nos capacités, Hugo et Antoine s’occupant de Mike, tandis que je faisais partie de l’échappée, mais j’ai été rejoint par le peloton dans une section brutale de l’avant-dernière ascension, et je n’ai pas été capable de les suivre. C’est sans aucun doute la plus dure journée de vélo que j’ai jamais vécue!»

En ce qui concerne le peloton, la course est devenue une course d’attrition, alors que de plus en plus de coureurs étaient peu à peu lâchés à chacun des sept passages dans la montée d’Ils, longue de 7,5 kilomètres. Woods a gardé son calme, protégé au sein du peloton par ses coéquipiers Antoine Duchesne et Hugo Houle, et il est resté près de la tête alors que le peloton s’amenuisait peu à peu.

Lors du dernier tour, la course s’est rapidement réduite à une bataille entre Woods, Valverde, Bardet et Gianni Moscon (Italie). Woods était clairement le coureur dominant pendant l’ascension, prenant la tête des opérations et imprimant le rythme aux autres. Il a réussi à distancer Moscon, mais n’a pas été capable de lâcher Valverde et Bardet, si bien qu’à la fin de la montée, les trois ont basculé ensemble dans la descente, pourchassés par le Néerlandais Tom Dumoulin, à moins de dix secondes derrière eux. Le trio a atteint le bas de la descente avec une petite avance sur Dumoulin, mais le coureur néerlandais les a rejoints à 1 500 mètres de l’arrivée. Valverde a emmené le sprint, avec Woods et Bardet dans sa roue, alors que Dumoulin faiblissait. À moins de 100 mètres de la ligne d’arrivée, Woods a été pris de crampes, mais a résisté pour la troisième place.

«J’espérais pouvoir faire aussi bien que Steve l’avait fait précédemment, et ainsi inspirer des Canadiens à monter sur un vélo» a expliqué Woods, qui ajoute : «J’étais confiant, et le profil de la course me plaisait, surtout après notre reconnaissance du parcours où j’ai constaté que la montée finale me convenait bien. Après deux heures sur le vélo, j’ai commencé à penser “oui, ça va être une bonne journée”. Dans ce genre d’ascensions [extrêmement escarpées] l’aspiration ne joue aucun rôle, alors il vaut mieux dicter le rythme. Il vaut mieux faire mal aux autres que ce soit les autres qui vous fassent mal.»

«J’avais confiance en mes capacités au sprint, mais malheureusement j’ai eu des crampes à 50 mètres de l’arrivée, et je n’ai pas pu soutenir le rythme, mais finalement ça s’est joué à presque rien! J’étais un peu déçu, parce que je voulais l’emporter et je pense que j’aurais pu gagner si je n’avais pas eu ces crampes. Ça a été sans aucun doute la meilleure saison de ma carrière. Les résultats que j’ai obtenus dernièrement sont dûs en partie à ma réaction suite au décès de mon fils… quand Hunter est décédé cet été, cela m’a vraiment motivé à m’entraîner à fond et à réussir quelque chose d’énorme pour ma femme, et en la mémoire de mon fils.»

Innsbruck, Autriche (le 25 septembre 2018) – Les coureuses canadiennes élites se sont classées respectivement quatrième et huitième du contre-la-montre féminin aux Championnats du Monde Route qui se déroulent à Innsbruck, en Autriche.

Leah Kirchmann, de Winnipeg au Manitoba, a manqué le podium de seulement 1,62 seconde, terminant quatrième, tandis que Karol-Ann Canuel, de Gatineau au Québec, a pris la huitième place de l’épreuve. Les coureuses néerlandaises se sont emparées des trois premières places, avec à leur tête la championne en titre, Annemiek van Vleuten.

Kirchmann a bouclé le parcours de 27,7 kilomètres dans un temps de 35 minutes et 52,17 secondes, soit une minute et 26,81 secondes derrière van Vleuten. De son côté, Canuel a terminé à deux minutes et 15,86 secondes de van Vleuten.

«Je pense avoir réalisé le meilleur contre-la-montre de ma vie» a expliqué Kirchmann, qui ajoute : «alors je suis vraiment satisfaite de ma course. C’est toujours dur de terminer quatrième, si près du podium! Mais en même temps, c’est motivant, parce que j’ai montré aujourd’hui que j’étais capable d’être là et d’être compétitive, alors ça me servira pour mes prochains contre-la-montre. Ce résultat m’ouvre de nouvelles options, et j’ai maintenant hâte aux Jeux olympiques de 2020. Je vais en effet peut-être m’orienter un peu plus vers le contre-la-montre, car il sera sans un doute un de mes objectifs.»

«Je suis vraiment contente» a admis Canuel, qui enchaîne : «Avant la course, je savais que j’étais capable de terminer parmi les dix premières, alors je suis très satisfaite de mon résultat. Le parcours constituait tout un défi pour moi, parce que j’ai encore à m’améliorer sur le plan technique et je n’ai découvert le parcours qu’hier, alors je n’ai eu que peu de temps pour me préparer. Au cours des dernières semaines, nous avons mis l’accent sur le contre-la-montre par équipes [où Boels-Dolmans, l’équipe de Canuel, a terminé seconde]. Je pense donc que vu les circonstances, c’était le mieux que je pouvais faire aujourd’hui.»

Au contre-la-montre junior masculin, le Canadien Connor Martin, de Kelowna en Colombie-Britannique, s’est classé 25^e, à trois minutes et 35,94 secondes du gagnant, le Belge Remco Evenpoel. Le champion canadien Ben Katerberg, de Courtenay en Colombie-Britannique, n’a pas terminé la course, ayant été victime d’une chute.

Innsbruck, Autriche (le 24 septembre 2018) – Le Canada a connu un bon départ aux Championnats du Monde Route à Innsbruck, en Autriche, lundi, alors que la championne nationale junior féminine au CLM, Simone Boilard, de Québec, a terminé cinquième, à 6,17 secondes de la médaillée de bronze. L’autre participante canadienne, Magdeleine Vallières-Mill, de Sherbrooke, au Québec, a connu une course plus difficile, chutant tôt dans la course, mais finissant malgré ce qui s’est avéré être un pouce cassé.

«Je ne savais pas à quoi m’attendre en arrivant ici», a déclaré Boilard. «Je n’ai pas eu la chance de me comparer aux autres filles, alors je me suis vraiment concentrée à faire de mon mieux. Aujourd’hui, je me sentais très bien. Je pense avoir fait trop d’erreurs techniques et j’ai commencé trop lentement, mais j’ai été capable de terminer vraiment, vraiment rapidement. Je suis contente de ma cinquième place, mais je suis sûr que je peux faire encore mieux.»

«Il y avait un gros vent arrière aujourd’hui, et c’était de plus en plus fort à la fin du parcours. Je devais garder une cadence très élevée et c’était difficile de tourner mes jambes aussi vite! Je suis vraiment confiante pour la course sur route, car je sais déjà où j’ai pu prendre les sept secondes [pour remporter la médaille de bronze] – je suis un peu déçue de ces sept secondes – mais je suis confiante que j’ai des bonnes chances pour la prochaine course.»