LE CYCLISME, UNE EXPRESSION D’ESPOIR
Par Dan Proulx, entraîneur-chef de l’équipe nationale de vélo de montagne avec Cyclisme Canada
Compte tenu de l’évolution rapide de cette situation qui affecte toutes les sphères de notre vie, il est difficile de savoir si ces mots sembleront sages dans une semaine, un mois ou un an. Pour l’instant, tout ce que nous pouvons faire est de tenter de contrôler ce qu’on peut. Je vais donc vous faire part de mes idées sur le cyclisme en fonction d’où nous en sommes aujourd’hui.
La pandémie COVID-19 nous donne tous une raison de nous arrêter et de réfléchir à ce qui compte vraiment dans la vie. Beaucoup d’entre vous allez réaliser que le vélo est l’une des choses qui rendent votre vie plus belle. Il vous maintien en forme, vous permet de réduire votre stress et de maintenir un bien-être physique et mental, vous permettant ainsi de renforcir votre système immunitaire. Au-delà de ces avantages, vous avez peut-être soudainement réalisé à quel point le vélo vous procure un sentiment de liberté et de joie, même lors des journées plus difficiles.
La pandémie actuelle est l’occasion de réfléchir à tout le bien que le vélo fait pour le corps et l’esprit. Une de mes amies qui est une très bonne cycliste et qui travaille comme infirmière dans une unité de soins intensifs m’a dit: «Les choses s’accélèrent, mais sont gérables pour le moment … je ne sais pas ce qui nous attend. J’essaye de maintenir un programme d’entraînement pour garder une certaine stabilité et pouvoir m’échapper du chaos du travail.»
Un athlète de l’équipe nationale a partagé: «Le vélo a toujours été ma façon de gérer le stress. Je ne sais pas ce que je ferais sans ça.»
Dans mon travail avec le Dr David J. Smith («Doc») à l’Institut Canadien du Sport à Calgary, nous avons parlé de la situation actuelle qui crée un élément de deuil naturel pour certains athlètes; les événements qu’ils visaient sont annulés ou reportés et la routine d’entraînement quotidienne a été modifiée. Il est normal que les athlètes aient peu d’énergie en ce moment. Il est normal de manquer d’inspiration. La chose la plus importante est de l’accepter, sachant que dans quelques semaines vous vous sentirez probablement mieux et que vous voudrez vous remettre à rêver et à planifier pour votre réussite. Ne forcez pas les choses pour le moment – si vous avez besoin de prendre une pause, prenez-la maintenant car nous risquons d’avoir un calendrier chargé lorsque le vélo reprendra finalement.
À la fin de la journée, le cyclisme, pour la plupart d’entre nous, est bien plus que la course et l’entraînement. Le vélo coule dans nos veines et fait partie de notre ADN. Le vélo est quelque chose qui nous apporte de la joie et crée une énergie positive que nous partageons avec les autres. Le vélo est une expression d’espoir – c’est notre pinceau – un moyen de s’exprimer sur une toile sans fin de routes et de sentiers. Même dans une situation d’auto-isolement, le vélo intérieur est notre évasion mentale et une manière de connecter avec nos rêves. Il augmente notre bien-être physique et mental et nous fait simplement du bien.
Si vous êtes coincés à l’intérieur, utilisez ce temps pour vous remettre en forme avec de super entraînements sur votre trainer. À titre de consultante en préparation mentale à l’Institut Canadien du Sport Pacifique, Sharleen Hoar souligne: «Revoyez vos objectifs. Maintenez un calendrier. Communiquez avec vos coéquipiers et les membres de votre communauté cycliste. Développez votre confiance en vous en examinant tout le travail que vous avez fait pour arriver à où vous en êtes. Recherchez les points positifs dans cette situation. Contrôlez ce que vous pouvez et lâcher prise sur le reste.»
S’il y a quelque chose que le sport et le cyclisme nous ont appris, c’est que nous pouvons passer à travers n’importe quelle situation. Le sport nous a appris a été résilients, et c’est ce qui nous permettra de traverser des moments plus difficiles dans nos vies. Le vélo nous a appris à être forts, à croire en nous-mêmes, à croire en les autres et à croire que tout fini par se replacer.
Lorsque cette pandémie prendra fin, je suis convaincu que le cyclisme sera plus populaire que jamais. La situation actuelle nous prouve à quel point la vie est précieuse et elle doit être appréciée autant que possible. Quand il sera sécuritaire de le faire, il n’y aura rien de mieux ou de plus important que de prendre le temps d’aller vous amuser sur votre vélo.
Mon amie qui travaille à l’USI a ajouté: «Je ne pense pas que je prenais la course ou l’entraînement pour acquis auparavant, mais quand ce sera fini, je vais le savourer plus que jamais.»
Avec un peu d’optimisme, les choses iront mieux. Nous y arriverons ensemble!